Une femme normale-à-en-mourir...





Une femme normale-à-en-mourir

Un spectacle de la compagnie Coda Norma
sur un texte de Jan Fabre
L’Arche éditeur
L’ Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté
traduit par  Willy Devos et Anny Czupper

Chorégraphie et interprétation  Fabienne Larroque
Lumières et scénographie  Christian Toullec
Création sonore  François Donato
Costumes  Anne Bacquié
Développement de composition et de mise en scène  Fabio Ezechiele Sforzini

Agrément Région Midi-Pyrénées au titre de l'Aide à la Diffusion 



cie.codanorma@gmail.com
Direction Fabienne Larroque 06 11 69 13 45
codanorma.blogspot.com





Une femme normale-à-en-mourir
©Gwenael Courtet
...est un monologue qui traite de la « sorcière dans la femme ». D’un point de vue socio-historique, les sorcières étaient les premières femmes émancipées.

Ce monologue, ou plutôt ce dialogue intérieur, retrace en grandes lignes la polarité entre le mystère de la femme, impossible à déchiffrer, qui puise sa force dans son intuition et sa fougue, (« la débauche de l’arbitraire ») et le rationalisme de l’homme, qui exige un cadre sans risque, une construction sensée. Cette dualité et ses balises, loin d’empêcher l’ambiguïté, la renforcent et en infusent le langage et le comportement du personnage.

Tour à tour, la femme et l’homme prennent le gouvernail de la personnalité. La protagoniste aspire à un
corps androgyne, que le dédoublement fait se dissoudre en corps asexué. Elle parle du désir qu’elle éprouve de détruire ou de laisser détruire son corps.

C’est presque un credo politique, qui s’insurge contre les schémas de comportement et les dogmes sociaux et cherche à les effacer. L’idiome qui sous-tend ces voix est un enchevêtrement de paradoxes, tissé de références et de métaphores. Le mode de la répétition soutenue touche au mantra par son impact, comme la première phrase « Quelle heure est-il ? », qui précède le moment favori, minuit. Quand tout peut arriver.

Hendrik Tratsaert
Posface à Une femme normale-à-en-mourir.
Extrait

La parole de cette femme est ardente, dure comme une pierre, une femme comme toutes les femmes et dans toutes les époques réunies dans le même instant. Ce texte agit comme un miroir : l’obsession d’une femme normale-à-en-mourir enquête sur le devenir de l’homme.



Une femme normale-à-en-mourir
Extrait

Quelle heure est-il ?
Quelle heure est-il ?
Quelle heure est-il ?
Quelle heure est-il ? Dis-je
Il dit
Les reflets dans mes yeux
me laissent envisager de nombreuses possibilités
Je dis
Mes reflets dans mes yeux
me laissent envisager de nombreuses impossibilités
Ce qui colore mes yeux
n’est pas la découverte de ce qui se produit
Mais la découverte de ce qui ne se produit pas
Il dit
Tu n’exagères pas ?
Il m’adresse à nouveau la parole
Il ne connait pas sa propre imagination
Quelle heure est-il ?
Je me suis dégagée de lui
Il voulait être en dessous
Oui, je me suis arrachée
à sa résistance molle d’acteur médiocre
Il voulait même être en dessous
quand j’étais ligoté à un arbre
en feu et en flammes et qui tombait
Après des centaines d’intrigues bancales
de persécutions inopportunes
et de procès exagérément mis en scène
dont il était le metteur en scène
Il voulait être en dessous... (elle rit)
D’autres fois
avec quatre grands chats de pierre
attachés aux bras et aux jambeson m’a jetée dans des eaux profondes


                                                                                                                                 


Jan Fabre
s’exprime au travers d’une écriture qui est une parole, créée pour être dite, une sorte de voix de l’humanité.
Son interprétation particulière du théâtre comme une œuvre d’art total font de lui un auteur de théâtre unique.
La langue de Jan Fabre est vive et sans pitié, se taillant un chemin dans l’inconscient.
Cette parole appelle la présence du corps : elle explore les dimensions physiques, spirituelles et érotiques du corps en rendant visible son expérience au travers des humeurs, de l’effort, de la lutte, de la sueur. « Mes pensées, moi je les appelle le goût des mots dans mon corps ». Au moyen de cette parole, et cette présence, les personnages de Jan Fabre incarnent la mémoire du monde.










Propos de mise en scène

L’intérêt de ce projet repose sur deux aspects principaux :
• la volonté de travailler avec un texte d’une grande richesse par son aspect poétique et musical, sa dramaturgie.
• l’occasion d’aboutir une recherche sur le mouvement que nous menons depuis une dizaine d’années.

Ainsi, la première contrainte est de ne pas convertir l’œuvre de Jan Fabre mais de la mettre en valeur en la restituant avec la même puissance que celle qu’elle l’inspire. La deuxième contrainte veut que cette pièce soit avant tout une œuvre chorégraphique. Nous avons cherché une relation nouvelle entre la parole et le mouvement afin de parvenir à une œuvre poétique résultant de leur fusion. Afin d’y parvenir, nous avons travaillé sur une méthode de composition appelée l’alchimie corps-texte qui utilise le corps en relation avec la voix, au moyen d’un processus d’interdépendance basé sur le choix et l’épuration du mouvement. L’interprète est dirigé dans un travail de composition lui permettant de déduire le mouvement d’une œuvre littéraire (entre autre).



La pièce

Nous prenons le parti du parcours initiatique dans lequel cette « femme toutes les femmes » accomplit une inexorable métamorphose.

Nous avons analysé la pièce en cinq tableaux :
• Miroir / Prise de conscience de sa condition présente.
• Déshabillage / Souvenir et prise de conscience de l’héritage du passé.
• Maquillage-lavoir / Refus du réel et préparation d’un autre corps.
• Rituel de sorcellerie / Exploration d’une autre nature, au moyen de la transe, l’extase.
• Clairvoyance / Re-naissance et retour à une condition de stabilité physique et émotive avec la conscience de l’expérience vécue.

Nous avons adapté une méthode de composition chorégraphique différente pour chaque tableau.

Dans un premier temps, le processus de création est celui de composer à partir d’actions concrètes, de les analyser et les organiser en un parcours cohérent.

Dans un deuxième temps nous allons vers une abstraction corporelle fondée sur l’épuration des lignes et des intensités spatiales.
Ensuite nous nous penchons sur une musicalité du mouvement et nous créons la danse.

Dans un troisième temps nous allons chercher la relation entre la chorégraphie et le texte afin que la danse nous donne à voir l’absolu et la parole, le détail.




                                          ©2010 JP Montagné




L'univers, espace en creuset et en miroir

Le texte s'incarne physiquement dans un faisceau de diffractions plastiques et sonores dont le corps est le point convergent.
Conçue comme une installation plastique, la scénographie oscille entre un espace informel abstrait et des éléments réalistes, reflets des modulations de l'espace intérieur du personnage. Des éléments réflecteurs de lumière, mobiles, sur et hors scène, en suspension et (ou) sortant de terre, créent une dissymétrie du plateau, dissymétrie déjà présente sur la surface du sol partagée en territoires de rituels .
Effets immatériels et matières telles eau, terre, tissus... sont le creuset des transformations opérées.
Ainsi cette femme évoluera d'un état ordinaire à un comportement tribal, jusqu'à la révélation finale.



                                          ©Gwenael Courtet


Versatilité-interaction

En préambule la démarche artistique est de vouloir jouer in situ cette pièce chorégraphique , c’est à dire de vouloir répondre à des propositions hors cadre habituel de l’espace de représentation d’un spectacle. Notre principale motivation est de toucher de nouveaux publics et de pouvoir mettre en jeu de façon plus ”ouverte” ce temps de la représentation.
Le spectacle sera pensé en miroir du lieu où il est présenté. Ainsi l'espace scénique et l'univers sonore rempliront leur fonction symbolique dans une mise en abîme du texte et du personnage.


                                                   ©2010 JP Montagné



Création sonore

A la base il y a le texte. Et la voix qui le porte, qui le déploie et vient l'incarner dans l'espace scénique, à la fois enrichie et contrainte par l'écriture du corps.
Au début du travail, il n'était question que d'un miroir sonore, d'un double fixé sur un support qui dessinerait un espace à l'intérieur duquel la parole dite au plateau puisse creuser son identité. Et puis très vite, la matérialité du texte a pris le dessus, s'est imposée dans la voix de Fabienne et il est devenu évident qu'il fallait tisser des liens entre cette voix et l'univers des possibles sonores.

Reconstruire l'espace du verbe hors du langage grâce à tout ce qu'une voix charrie de sensations, de possibles, d'inflexions vers une forme de réalité immanente au texte qui ne demande qu'à s'épanouir dans le jeu des épaisseurs, des croisements et des interactions des matières qui structurent l'univers sonore de cette pièce.

Il fallait également réintroduire une certaine forme de verticalité dans ce flux initial de la parole. Densifier le temps, structurer cet écoulement et essayer de rendre plus sensible encore la forme dramaturgique de la pièce. En fin de parcours, il était clair que cet univers sonore nécessitait d'être joué, investi dans le temps de la performance afin de l'innerver autant que possible du faisceau de relations à chaque fois réactualisées entre l'interprète, le texte et l'espace scénographique.

Il n'est donc pas question d'une musique figée dans une relation idéale à la chorégraphie ou au texte. C'est plutôt un ensemble de propositions sonores qui peuvent s'adapter aux différentes modalités de représentation de ce spectacle.


     ©2010 JP Montagné





Mise en scène et méthode de composition
Fabio Ezechiele Sforzini
Comédien, formateur

Formé par les anciens assistants du maître Etienne Decroux, (S. Wasson, C. Soum et T.  Leabhart), Fabio Ezechiele Sforzini s’intéresse au travail de la danse contemporaine, du

Depuis 1996, il conduit son travail de recherche sur l’alchimie corps-texte créant une nouvelle méthode d’application du mouvement dans le théâtre contemporain.

En 2003, il est invité comme intervenant-formateur au sein de L’Hippocampe, le Centre de Recherches et de Formation en Mime Corporel de Paris et ensuite à l’Académie Internationale de la Danse de Paris. 
Depuis 1990 parmi ses collaborations et ses créations :

Carnet de Voyage, Frankenstein (le rêve de Marie) avec le théâtre Diagonale de Lille.

Histoires de Ville, L’Orestie pour le théâtre national de Turin (Italie).

Extrema et Pulcinella au Nouveau Monde avec la compagnie Teatrovivo de Ravenne(Italie).

La Monstre avec la compagnie Jeunes Plumes & Cie (Paris).

Trilogie Dario Fo avec la SAS théâtre de Toulouse.

Un très grand nombre de pièces courtes en alchimie corps-texte sur des textes de Valère Novarina, Gertrude Stein, Francis Ponge, Jaques Prévert, Henri Michaux, etc.




Chorégraphie et interprétation
Fabienne Larroque
Danseuse

Après une formation de danse classique, d’acrobatie, d’étude d’éducation physique (option danse), Fabienne Larroque approfondit ses recherches en danse contemporaine auprès d’Hideyuki Yano, François Verret, Mark Tompkins, Hervé Diasnas.

Elle débute sa carrière d’interprète auprès de Geisha Fontaine (Plurielles, 1977 ; Incidences, 1979), de Caroline Marcadé (La porte noire, 1980), de Jean-Marc Matos (Champs, 1981).
Tout au long de sa carrière, Fabienne Larroque crée des liens avec des artistes provenant d’autres disciplines telles que la musique et l’écriture contemporaines, le cinéma et le théâtre.
Parmi ces artistes : Philippe Prévot, Ircam (Studio Limca), Pascal Gaigne (Notre Dame du Sleeping Car, solo, 1995), Christophe Ruetsch (Krisis, solo 2003), Jean Hubert Gailliot (Chandelles, duo, 1989), Jacques Meilleurat (Chandelles et La chambre du couple, court et long métrage, 1990/1992), Anne Lefèvre (Krisis, solo, 2003).
Elle construit patiemment sa voie dans un constant échange entre pédagogie, interprétation et création.

 • Elle danse pour Caroline Dudan et Ivan Lantos pour les spectacles danse et musique Entre Deux (1981), Bonjour (1982), et Le Geste Cœur (1990/1992).
• De 1983 à 1989 elle collabore avec Clo Lestrade (clown, chorégraphe) pour les spectacles Passeur de Pull (prix de la ville de Paris et prix du public au concours international de danse contemporaine de Bagnolet/Seine St. Denis 1984), Francis et Cléo, Les Bords de l’Hymne, Venise sur Yvette, Passes, Nous sommes tous des solex Lola.
• De 1990 à 2001 elle collabore avec Salud Lopez, Cie Octubre Danza (Sevilla) pour les spectacles : Paises Lejanos, Musica Callada (Colombie, France, Angleterre), La Piedad (in-fausta), La Luna asoma, Federico (commande du théâtre Playhouse de New Castle, 1998).
        
... « À plus de 40 ans, Fabienne danse. Elle a atteint la maturité et la conscience plus exigeantes de son art, par une recherche qui combine le dépouillement et la nuance. Elle a construit patiemment sa voie dans un échange constant entre pédagogie, interprétation et création. Elle va au cœur des choses, se posant les questions les plus simples, augmentant et repositionnant chacune de ses réponses par le résultat de sa dernière recherche.
Elle aborde la danse par l’étude du mouvement et nous voici riches d’un univers entier : de la naissance du geste par l’exploration du souffle, son rapport à l’espace - sol compris - sa qualité, et ce passage - si ténu et pourtant si essentiel - au suivant. Intériorité, écoute et maîtrise de celle-ci avant la formalisation, l’agencement et la combinaison de structures. Ce qui donne comme résultat visible pour qui la voit danser une richesse de coloration, de matière, à chacun de ses gestes. A la manière de la musique spectrale, elle compose et stratifie sa danse de l’intérieur du geste, en travaillant chacune de ses composantes » …
Jacqueline MAGNIEZ
Festival Auch Danse Musique Contemporaines 1996
    
     



Création sonore
François Donato
Compositeur

François Donato a suivi une formation musicale d’abord autodidacte puis à l’Université de Pau, au Conservatoire de Gennevilliers et au Conservatoire National de Lyon
Entre 2007 et 2012, intervenant sur le son et l'interactivité à l'Université Toulouse le Mirail, département Arts Numériques.
Depuis fin 2005, coordinateur de production pour le Studio éOle à Toulouse. Il est également maître de conférences associé à l’université de Toulouse le Mirail, département Arts Plastiques Arts Appliqués où il enseigne les techniques du son et de l’interactivité.

Ses œuvres sont prioritairement consacrées à la musique concrète/acousmatique.

Il a reçu plusieurs commandes du G.R.M., du DAAD de Berlin et du ministère de la culture. Elles ont été jouées en France et à l’étranger par différentes institutions et festivals : MusikHochschule et ORF à Vienne, Ultima à Oslo, Festivals de Weimar, de Darmstadt, de Birmingham, de Saint Jacques de Compostelle, de Bath, de Kobe, Futura à Crest, Ars Musica à Bruxelles, saison de concerts du théâtre Recolleta à Buenos Aires, concerts franco-japonais du CCMC à Tokyo...

Boursier du DAAD et de l’Université Technique de Berlin en 1999/000.  De 1994 à 2001, il a collaboré sur plusieurs spectacles avec le chorégraphe Pal Frenak.




Scénographie, lumière

Christian Toullec

Scénographe, créateur lumière, régisseur général


Après une formation en menuiserie ébénisterie, Christian Toullec étudie le modelage à l’École Boulle.

Collabore en tant que concepteur, constructeur et régisseur plateau de 1987 à 1997 pour le Festival Auch Danse Musique Contemporaine, la Cie Roch in Linchen, la Cie Maguy Marin.

De 1994 à 2009, travaille en tant qu’éclairagiste pour la Cie Oui Bizarre, l’Association Manifeste, l’Association Woo, la Cie E. Grivet, le Théâtre de l’Acte, la Cie le Vent des signes, Cia Ténérife Danza Lab, etc…  soit une cinquantaine de créations lumières.

De 1998 à 1999, il réalise les scénographies et les créations lumières de Pour ainsi dire, Vaille que Vaille et Quoi qu’il en Soit, Cie Maguy Marin (La Filature de Mulhouse).

De 1994 à 2008, il assure les régies plateau de Jour de Fête, Le Ciel est Loin la Terre Aussi, Le Petit Spectacle d’Hiver et la régie générale pour Pourquoi la cuisine et de Séquence pour le Tattoo Théâtre. Régie générale pour le Groupe Ex-Abrupto pour Karamazov, Nuit Blanche et Les Epousailles. Au CDC de Toulouse, pour Pascal Rambert et David Wampach.





Costumes
Anne Bacquié,Plasticienne



Anne Bacquié, artiste plasticienne, styliste, vit et travaille dans le Gers.
                    
 De par ses pratiques et réalisations picturales, elle apprête des tissus avec son medium de prédilection, le bitume de Judée ; les tons et les nuances ainsi obtenus l’inspirent pour des créations vestimentaires aux vues de revêtir des corps. 












La presse



Une femme normale-à-en-mourir, quand on contraint son corps et son âme à remonter à l’origine du langage, à l’aube de la découverte du feu par les hommes ? Où tout n’était qu’instinct de survie ? Dans cette pièce, qui fait donc appel à la mythologie de nos ancêtres, la danseuse est la mère de tous les hommes, la femme-terre-argile qui porte les siècles d’histoire de l’homme depuis leur passage de la nature à la culture : la porteuse du temps écoulé, à rebours (d’où une parfaite adéquation entre le texte de Jan Fabre et sa présence).



L’interprétation est très belle, parce qu’on sent que la danseuse met en scène son aube personnelle, le surgissement de sa propre matière dans la civilisation. Sa danse est celle de ses muscles, de son corps. Elle est toute à ça. La chose est très juste, parce qu’on ne pense plus « danse ». On oublie qu’elle danse. La scénographie est en parfaite osmose avec le corps. Nous sommes dans une grotte – un théâtre-grotte qui met en exergue l’opposition nature/culture. Cette transplantation de la nature dans la civilisation est un raccourci saisissant, du fait même de cette opposition.



France David
Ecrivain, danseuse, metteur en scène
Il y a « une double trajectoire entre la métamorphose du matériau en même temps qu'un travail de récursivité (dans le texte, les éléments qui reviennent, dans la bande-son, des variations autour d'objets). Cette double dynamique est très opérante et donne au texte de Fabre une très belle densité. Les lumières, la scénographie, la mise en espace, sont  cohérents et justes, les 50 minutes passent très vite !!! »

Pierre Jodlowski
Compositeur



                           ©2010 JP Montagné


A deux voix – tantôt nues, tantôt enregistrées, ici « normales », là déformées, grondantes et pleines d’échos – s’y dévoile le parcours d’une femme affrontée à un corps qu’elle rejette, à un homme qui tente de la ramener à la raison commune. Entre ces voix, ou avec elles, dansent et la femme et le corps renié, formant trois temps vécus dans autant d’espaces : celui de la femme s’appliquant encore à respecter les diktats de la séduction, celui du rejet et de l’égarement, celui enfin d’une prise de conscience et d’une acceptation que conclut la dernière phrase du spectacle : « Car j’ai toujours voulu être un homme ».
Commencé en 2006 et conçu dès le départ pour passer par divers états et moyens – dessins sur le vif, vidéo, création sonore -, ce travail explore, on le devine, les interactions du texte et du corps. Le premier, délicat à suivre, déroute. Le second s’adonne à une mise en forme chorégraphique de belle tenue au sein d’un univers sonore parfois agressif, toujours dérangeant, dû à François Donato du collectif éOle, habillé d’ombres claires par Christian Toullec. Puissant ou inaccessible selon qu’on en saisit ou non les codes sous-jacents, un spectacle « pour public averti ».

Jacques-Olivier Badia, Direct Matin, 27 octobre 2011


 Mais voilà : l’interprète est là, passionnée et passionnante dans son évidence authenticité à faire vivre un texte du très provocateur anversois Jan Fabre sur cette femme qui cherche en elle-même, dans un dialogue d’une profonde sincérité avec un interlocuteur invisible mais très prégnant, de quel genre humain elle est issue et dont elle est pétrie – comme de cette glaise originelle dont elle s’enduit littéralement. Fabienne Larroque est ravissante, sa plastique irréprochable, sa gestuelle expressionniste avec simplicité. Elle évolue au gré des mots de l’auteur, voix féminine, voix masculine alternées ou simultanées sur une musique subtilement présente de François Donato, du collectif éOle. (…) Une performance.

J.A.C, la Gazette du Midi 5-11 décembre 2011



Pendant près d’une heure, Fabienne Larroque est seule en scène et offre son corps et son interprétation au texte de Jan Fabre. Son entrée nous met directement dans l’ambiance. Plongée dans le noir, la comédienne entre en scène en fumant un gros cigare, dont on voit seulement le rougeoiement percer l’obscurité, sur un fond sonore actuel et angoissant. L’odeur est forte, puissante et tenace, elle restera tout au long de la représentation.
Juchée sur un perchoir, Fabienne Larroque commence sa performance, telle une sorcière à la chevelure rouge flamboyante. Ses gestes sont saccadés et morcelés… Elle joue sur le rythme, les attitudes et les intonations. Puis elle se badigeonne de boue et plus elle se transforme, plus elle devient belle. A mesure que le spectacle évolue, Fabienne se sublime.



Cyriel Tardivel, La Théâtrothèque, 2 novembre 2011





VIDEO 





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